C'est arrivé un 9 octobre
1975: Andrei Sakharov, physicien nucléaire, père de la
bombe H soviétique est le chef de file des dissidents. Dès 1958, il
lance un mouvement de défense des droits civiques.
Depuis le XXe
Congrès, il dénonce sans relâche le culte de la personnalité, les abus
de la bureaucratie, les perversions de la société soviétique et les
violations des droits de l'homme, comme l'internement d'intellectuels
dans les hôpitaux psychiatriques.
En 1975, la désignation de
Sakharov, Prix Nobel de la paix, est une surprise et un camouflet à
l'égard des autorités soviétiques. En effet, celles-ci ont ?uvré
diplomatiquement en faveur d'Urho Kekkonen, président de la Finlande.
Ainsi, cinq ans après Alexandre Soljenitsyne et dix-sept ans après
Boris Pasternak, c'est de nouveau un dissident du régime de l'URSS qui
est récompensé.
En apprenant sa nomination Sakharov déclare :
"J'espère que ce prix Nobel sera bénéfique à tous les prisonniers
politiques dans notre pays. J'espère que ce prix soutiendra la lutte
pour les droits de l'Homme à laquelle je participe."
Ne pouvant obtenir de visa, c'est son épouse Elena Bonner qui reçoit à Oslo le prix Nobel au nom de son mari.
En
décembre 1986, Mikhaïl Gorbatchev, à la tête de l'URSS depuis mars
1985, le libère de son assignation à résidence à Gorki qu'il subissait
depuis 7 ans. En 1988, il est élu au présidium de l'Académie des
sciences.
Né en 1921 Sakharov décède le 14 décembre1989.
Il a publié "Mon pays et le monde" (1975) et "Mémoires" (1990)